Construire des murs de briques avec de la terre crue: un procédé emprunté à l’architecture africaine et décliné à Bruxelles par un quatuor d’architectes de génie, le tout dans une optique durable et circulaire.
Transformer la terre brute des chantiers de construction en terre comprimée: l’idée de Nicolas Coeckelberghs, Ken Cooman, Laurens Bekemans et Wes Degreef est simple et géniale. Et pourtant, personne en Europe ne s’y était jamais risqué.
L’idée leur vient d’ailleurs d’Afrique, où leur bureau d’archi, BC Architects, mène de nombreux projets. Du Burundi au Rwanda, en passant par le Nigeria ou le Maroc, le quatuor a développé une expérience dans la construction à base de limon. Or, 37 millions de tonnes de terres sont excavées chaque année en Belgique, avec une perte de 70%, déversées ou enfouies en tant que déchets. Un gaspillage qui n’a pas laissé Nicolas, Ken, Laurent et Wes de marbre.
Bruxelles, terre durable
« Bruxelles est une petite capitale. Le fait de pouvoir intégrer de la construction en terre dans un milieu urbain permet de prouver la modernité de ce matériau. Cela élargit nos perspectives », explique Nicolas Coeckelberghs.
Et des perspectives, cette spin-off en a à la pelle. Car si aujourd’hui, ses infrastructures ne l’autorisent à produire « que » 1400 briques/jour, une récente visite dans une usine de Toulouse a élargi le champ des possibles: « nous pourrions tripler la production, ce qui ferait baisser le prix tout en maintenant notre standard de qualité ».
Pour promouvoir ses produits, BC Materials s’est rapproché d’une autre structure soutenue également par hub.brussels : Natura Mater.
« En rejoignant l’écosystème de la construction durable, via le cluster ecobuild de hub.brussels, nous profitons d’une vitrine qui nous permet de toucher les gros constructeurs traditionnels et de parler leur langage. »
Nicolas Coeckelberghs, co-fondateur de BC Materials
Aujourd’hui, BC Materials dispose d’un site de production dans le quartier du canal, à Bruxelles, ainsi qu’une unité mobile capable de fabriquer directement les matériaux sur un chantier. De quoi limiter les transports et pousser encore un peu plus loin le concept de circularité.