Bonjour Maurice: a (smart) fish called Maurice

En créant sa marque, Céline propose une alternative à la concurrence de la fast fashion, qui joue généralement la carte du « one shot ». Et si la mode durable devenait à la mode?

Big data, stratégies digitales, grosses structures… À peine sortie de Solvay, Céline Lejeune avait déjà les deux pieds bien ancrés dans la finance. Et puis vint le virus. Pas le Covid… Beaucoup plus sympathique mais tout aussi virulent, celui de la couture. « Mes débuts chez Bain et ING m’avaient permis d’acquérir rigueur et méthode de travail mais dans ce parcours analytique, il me manquait la créativité intellectuelle et manuelle ». Interpellée par le désastre écologique causé par le secteur textile et la fast fashion, Céline décide de lancer Bonjour Maurice, une marque de vêtements pour enfants qui aurait du sens. 

« Il me fallait beaucoup de naïveté et d’insouciance pour quitter la sécurité du monde corporate. Je me suis d’abord nourrie de ma passion, puis les garde-fous professionnels se sont remis en place : l’analyse de marché, la concurrence etc… Aujourd’hui, Bonjour Maurice applique tous les outils acquis dans mes formations. »

« Pour être durable, il faut aussi être rentable »

La durabilité, ça coule de source

Totalement inscrit dans la transition économique, le concept de Céline traite le cycle global du vêtement à travers ses quatre piliers. Pour commencer, l’éco-conception : « Nous avons imaginé des vêtements réversibles et non-genrés. Parce que les enfants, qui n’ont pas le temps d’user leurs vêtements tant ils grandissent vite, doivent pouvoir se les refiler entre frères et sœurs ». Le sourcing aussi est responsable, avec un coton certifié bio ou recyclé. « Pour la production, nous visons le circuit le plus court possible, travaillant avec des ateliers au Portugal et en Turquie, respectueux des conventions sociales et environnementales. Enfin, la distribution s’effectue sans intermédiaires».

Pour jouer le jeu de l’élasticité des prix chère à la fast fashion sans se corrompre, la pro des KPI a sorti une jolie carte de sa manche : « Nous avons développé un système de box contenant 5, 7 ou 9 pièces. La panoplie complète pour habiller son enfant». 

Et pour pousser le bouchon un plus loin, Bonjour Maurice reprend les vêtements devenus trop petits contre un bon de 20% sur le prochain achat. Si certaines enseignes de la fast fashion jouent timidement la carte de la seconde main, le petit poisson poursuit son chemin vers l’embouchure de tous les possibles…

 «Alors que j’étais au top de ma promotion à l’université, je cherchais toujours la reconnaissance. J’ai trouvé cette confiance en moi dans l’entrepreneuriat. Et j’ai du être patiente car elle est arrivée très récemment, alors que j’ai démarré en 2017. »

Céline Lejeune, fondatrice Bonjour Maurice